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Utopia, ancienne cité d'un nouveau monde.


"La Nouvelle République Libre avait été la première tentative de constitution d'une nouvelle société organisée. Son fondateur, aujourd'hui disparu aussi bien de corps que de nom, aura toutefois eu le mérite d'avoir espéré jusqu'au bout. Le désert n'a pas arrangé les choses: personne n'a vraisemblablement croisé la route de cet idéaliste.
Personne, pas exactement... mais en tout cas, pour ma part... trop occupé à gérer ma propre survie dans ma cabane de tôle, je n'étais alors pas prêt pour une vie en communauté. En tout cas, l'idée ne m'enchantait guère.
Jusqu'à l'arrivée de Yaz Kotka.
Sacré bout de femme... Une bosseuse, entourée d'un bon paquet de chats (toujours utile en cas de famine) et possédant quelques têtes de bétail. Rachitiques, ses bêtes, mais elles valaient toujours mieux que mes pitoyables salades...
Une telle rencontre a complètement bouleversé mes projets... Il faut bien avouer que ma carrière de militaire, mon accident invalidant et pour finir ce terrible apocalypse avaient fait de moi un vieux macho pessimiste et plutôt grognon.
Mais le fait d'apercevoir une femme dans ce fichu désert, bon sang... J'espère que Yaz ne m'en voudra pas, mais je me suis dit à ce moment là : "Mon vieux, si des femmes ont pu survivre à ce grand boum, c'est que ça devait pas être si terrible. On va en retrouver à la pelle, des survivants!".

C'est à partir de ce moment là que j'ai repris espoir, et que j'ai décidé de fonder un groupe de survie. Deux au départ, nous fûmes rapidement rejoints par d'autres survivants en quête d'entraide.
Ce fut un texte de Platon qui inspira le nom de cette cité, Utopia.
Le type de gouvernement préconisé par ce philosophe est loin d'être applicable à la lettre dans notre environnement, mais après tout, je trouve qu'il y a quelque chose d'excitant dans le fait de repartir à zéro de cette façon... 'retour à l'antiquité, mais cette fois on prend un chemin différent, ce qui était utopie sera réalité, peut-être cela nous évitera-t-il de refaire le même parcours débile que nos prédecesseurs'. Sans doute stupide, mais tellement amusant.

Bientôt, il fallut se rendre à l'évidence... il y avait bien plus de survivants que ce que j'imaginais. Une sorte de mafia a fini par se former, des gars sans scrupules qui ne désiraient survivre que grâce au travail des autres: r.a.c.k.e.t
Impossible pour Utopia de céder à ce type de chantage. Heureusement, nous avons rapidement eu la possibilité de renforcer le groupe des Rêveurs des Sables, groupe qui assure aujourd'hui encore la sécurité de la communauté. Avec cette défense largement dissuasive à l'époque, nous avons eu le temps de voir disparaître cette mafia sans jamais avoir à en subir les attaques.

C'est à peu près à cette époque que Phalompe est apparue. Puis naquirent Independancia et la Nouvelle Atlantis. Trois cités qui ont mis un certain temps à se développer, et dont le statut à fortement évolué ces derniers temps... Phalompe et Atlantis sont devenues de riches communautés, solides et utiles à la restauration de notre civilisation. Independancia, quant à elle, se meurt. Ces guerriers n'ont semble-t-il pas fait le bon choix. Est-il besoin d'engager des mercenaires lorsque le désert est notre meilleure défense?
A l'heure actuelle, tous ceux qui ne savent pas exploiter les ressources de notre terre meurtrie vivent des moments bien difficiles. Si le pillage, les meurtres et autre vols ont suffi à nourrir les bandits pendant un temps, il en va tout autrement à présent. L'été s'est montré si cruel que les raids de pillards ont été quasi impossibles, réduisant les bandits à épuiser leurs réserves en esperant voir une caravane passer auprès d'eux.

Pour l'instant, Utopia se porte bien. Puisse le désert se montrer clément et nous permettre de prospérer dans ce monde en pleine renaissance."

Extrait de "Mémoires d'utopien"
--- Jurgen Tayls